Elodie Engler-Pujol, Chef d’orchestre de la brasserie Cap d’Ona
Cette série de portrait est tirée de l'ouvrage "Entreprendre dans le Sud". Ce livre ambitionne de célébrer chaque année, les talents exceptionnels de l'entrepreneuriat présents sur le territoire de la Banque. L'édition 2024 intitulée « Plus Vite, Plus Haut, Plus Fort » met à l’honneur l'audace et la créativité des entrepreneurs du Sud, s'inscrivant dans une dynamique d'excellence à l'image des JO de Paris 2024.
Août 2024. World Beer Awards. Pour la 4ème année consécutive, la brasserie-distillerie catalane Cap d’Ona est désignée n°1 des brasseries mondiales lors des #WorldBeerChallenge2024, l’un des concours les plus prestigieux au monde. Surpassant des concurrents venus de plus de 80 pays, elle cumule le plus grand nombre de points et de notes maximales, avec 14 médailles obtenues pour 15 bières présentées, un véritable exploit ! Deux d’entre elles, la Wood Aged IPA et la Wood Aged Brune, se distinguent particulièrement en recevant la note exceptionnelle de 100/100. Ces créations « haute couture », comme les qualifie la maison, sont championnes des concours. À la tête de cette réussite, le couple Élodie Engler-Pujol et Gregor Engler savoure le moment. Leur brasserie, désormais installée à Céret, est au sommet de l’excellence. Un couple qui ne lâche rien, y compris son engagement écoresponsable pour la planète. Leur credo ? « Cap d’Ona, meilleure bière au monde, oui, mais surtout meilleure pour le monde ! »
Amour et terroir racontés
Comment tout a commencé ? Après des études de finance à Paris Dauphine et de graphisme aux Beaux- Arts, Élodie Engler – née Pujol – se destine à une carrière dans la communication. Dans les années 2000, elle réalise un reportage sur des entreprises représentatives du terroir occitan.
Elle choisit de présenter Gregor Engler, créateur de Cap d’Ona à Argelès-sur-Mer, le seul maître brasseur du grand sud et pionnier des brasseries artisanales françaises. Petit-fils d’un brasseur lorrain, Gregor, ingénieur formé à l’Institut français de la brasserie et de la malterie, se distingue par ses élaborations rares ultra-créatives à base de vin et de fruits frais bio locaux. Lorsqu’Élodie, issue d’une famille d’agriculteurs en Vallespir, découvre Gregor dans son environnement, « c’est le coup de foudre ! », confie-t-elle. Elle ajoute : « L’aventure Cap d’Ona, c’est d’abord une histoire d’amour entre deux êtres et du territoire occitan ». Élodie souligne leur héritage commun : « Nous venons de familles qui respectent la terre, les saisons, l’Homme et le travail bien fait. Nous avons hérité de valeurs qui nous poussent à comprendre les cycles de la nature et à travailler avec elle plutôt que contre elle ». Cette connexion renforce leurs rêves et leurs aspirations. Leur leitmotiv est de concevoir leurs bières à la française en économie circulaire, en valorisant les trésors de leur territoire tout en défendant des valeurs écologiques et d’excellence. « Gregor et moi dirigeons ensemble Cap d’Ona, à 360° », dit-elle.
Plus particulièrement, Élodie se charge de la communication, de la commercialisation, de la structuration administrative, du contrôle qualité et de la mise en place des procédures. Elle se décrit comme « le chef d’orchestre » qui dirige juste la partition composée par son mari, « créateur de génie », révèle-telle. Une success story ! Il y a 25 ans, la production était de 300 hectolitres, avec seulement trois gammes de bières. Aujourd’hui, ce sont 5 000 hectolitres avec 30 différentes variations. Et l’entreprise se démarque dans les concours internationaux.
« Dans nos anciens locaux à Argelès, le recyclage de l’eau était limité. Désormais, à Céret, les eaux grises sont retraitées et réinjectées dans notre process de production. L’eau de récupération servira ainsi à arroser notre arboretum derrière la friche, avec toujours l’idée de ne rien perdre. Les bouteilles Cap d’Ona sont parmi les moins énergivores au monde et sont consignées ».
Philosophie et engagement responsable
Blanche à la pêche du Roussillon, rousse de Noël aux marrons, ou blonde au Banyuls Rimage, « nous produisons nos bières avec le meilleur de nos terroirs – occitan et français. Il y a 1 kilogramme de fruits bio de saison dans 1 litre de bière brassée. Cela nous distingue des productions industrielles, et de la production en général. Nous travaillons tels des colibris et espérons inspirer le monde de la brasserie et de l’agroalimentaire avec nos valeurs », insiste Élodie. Leurs plus de 30 déclinaisons oscillent entre 0,5° et 13° degrés d’alcool. « Certaines sont dégustées dans des coupes à champagne, d’autres dans des verres à vin. Elles s’invitent au menu de grands restaurants, comme celui des trois frères Roca à Gérone (3 étoiles au Michelin), ou à la Table de Saint-Crescent à Narbonne (2 étoiles) – et d’autres lieux étoilés – ou encore de restaurants qui défendent la gastronomie française à travers le monde », nous confie-t-elle. Des bières avec une philosophie « haute couture », telle la célébrissime Grand Cru Brune Cap d’Ona, élue la meilleure au monde dans l’éminente catégorie Dark World’s Best lors des World Beer Awards « Elle est brassée avec du seigle de Cerdagne. Nous la faisons vieillir pendant 36 mois dans des fûts de vins prestigieux du cru Nuits-Saint-Georges. C’est une bière de dégustation qui bouscule les codes des brunes. On la façonne comme un grand vin. Il faut du temps, de la patience, de l’expérience, de l’exigence », explique Élodie. « Le travail du brasseur peut se comparer à celui d’un chef en cuisine. On élabore les assemblages, on soigne les créations. L’objectif est de donner de la noblesse à cet incomparable élixir », conclut-elle. Depuis mai, une nouvelle page s’est ouverte pour cette brasserie 100 % bio et artisanale qui produit la fine fleur de la mousse française. Installée à Céret, dans les anciennes friches Sainte-Marguerite, l’aventure semble boucler la boucle… Le grand-père d’Élodie Engler-Pujol n’était-il pas agriculteur dans la capitale de la cerise ? Le chemin vers sa bière blanche à la cerise était donc tout tracé : une véritable histoire d’amour et de filiation.
Crédit photos : @JIMMY PHAN
En savoir plus sur Elodie Engler-Pujol
La série Entreprendre … (dans le Sud, Entreprendre dans le Sud au Féminin, Entreprendre dans le Sud en Innovant, Entreprendre dans le Sud pour une économie sociale et solidaire, Entreprendre dans le Sud en mode écoresponsable, Entreprendre dans le Sud sportivement et le dernier en date Entreprendre dans le Sud, l’audace de nos terroirs) de la Banque Populaire du Sud et de ses Maisons se poursuit au rythme annuel. Pour l’année 2024, la volonté est de mettre en avant les stars de l’entrepreneuriat de tous secteurs d’activité et sur l’ensemble de son territoire.
Il en ressort un ouvrage hors norme : Entreprendre-dans-le-sud-2024… des histoires entrepreneuriales remarquables qui font référence dans leurs domaines, des dirigeants d’entreprise talentueux qui performent et qui excellent, leaders dans leurs secteurs, un entrepreneuriat ambitieux ayant un impact significatif sur le développement économique du territoire, des parcours singuliers au succès qui relève de l’exploit… ou encore des femmes et des hommes dont l’ambition est d’aller toujours plus haut, plus fort, plus loin !
En 2025, avec tant de talents à découvrir, la saga Entreprendre dans le Sud se poursuit. La Banque Populaire du Sud est déjà impatiente de vous faire découvrir l'histoire des nouvelles étoiles de l'entrepreneuriat. Rendez-vous en 2025 pour ne pas manquer la suite de cette passionnante série.