Margaux Billy, la surdouée du Nacra Racing
Margaux est un as du Nacra qu’il soit 15 ou bien encore 17. Mais qu’est-ce que le Nacra Racing ? Ce sont des courses à bord de petits catamarans très rapides. L’an dernier, elle monte déjà sur la troisième place du podium du championnat de France en Nacra 15 avec des conditions très variées, voire compliquées en baie de Quiberon. En juillet à Gdynia, en Pologne, avec son coéquipier Léo Maurin, elle devient vice-championne du monde des jeunes de moins de 24 ans sur un Nacra 17. Heureuse de retrouver la compétition après des mois d’entraînement, son placement tactique pour aller plus vite que les autres a payé. Un résultat qui concrétise ses heures de préparation au Centre d’Entraînement Méditerranée de la Grande-Motte. Questions / réponses.
Margaux Billy
2000 - Nacra 17
Margaux, en deux mots qui es-tu ?
Margot Billy, 21 ans, licenciée au yacht club de la Grande Motte. Je fais de la voile depuis que j’ai sept ans.
Qu’est ce qui fait qu’un jour à 7 ans, on a envie de faire de la voile ?
Ma famille et moi habitions dans le Nord Finistère à L'Aber Wrac'h, tout près d'un club de voile. Du coup, petite, j’ai eu l’occasion de tester de nombreux supports. Mes parents sont très tournés vers le sport, notamment vers des activités nautiques. Nous avions un petit bateau familial. C’est comme cela que j’ai commencé, tranquillement.
… et là, tu as trouvé ta passion ?
Au début, pas vraiment. Puis, l’environnement familial et local m’a fait matcher avec ce sport. En sport, j’ai suivi les pas de ma sœur et de mon frère qui ont intégré le pôle espoir à Brest. Depuis que je suis à Sciences Po à Paris, j’ai eu l’occasion de commencer le Nacra 15 avec une superbe dynamique à la Grande Motte. Depuis 2 ans, je suis sur un Nacra 17. C’est un support olympique qui se pratique à deux en double mixte.
Nacra 15, Nacra 17… explique-nous ?
Tous deux sont des catamarans de sport. Ils ont été conçu par le constructeur Nacra Sailing International, à destination d'équipages mixtes pour les Jeux Olympiques. Le nacra 17 à la particularité d’être sur Foils. Il va donc très vite en offrant la possibilité de faire des accélérations.
Quels sont les titres aujourd’hui que tu peux afficher ?
En 2018, je me suis associée avec Léo Maurin. Ensemble, nous pouvons afficher la troisième place au championnat du monde en Nacra 15 et pour notre premier rendez-vous, après la crise sanitaire, nous avons décroché le titre de vice-champion du monde jeune en Nacra 17. C’est notre plus grosse performance et nous en sommes très fiers. Maintenant, nous visons le championnat du monde sénior qui se passe en octobre de cette année.
C’est pour bientôt. Tu fais partie de la Team voile Occitanie. Tu peux nous en dire plus ?
Ce qui est génial, c’est la différence des profils avec en commun la « passion sport ». Nous échangeons beaucoup. La détermination de chacun donne une force en plus à tous.
Peux-tu nous expliquer ton quotidien de sportive de haut niveau ?
Je suis à l’école des Sciences Politiques à Paris, à peu près cinq à dix jours par mois. Les entrainements physiques et les préparations mentales se déroulent à l’école de voile de la Grande Motte… environ 20 jours par mois.
C’est beaucoup d’allers et retours. Comment cela se passe ?
Je suis dans un cursus de sportif de haut niveau. Je peux, ainsi, moduler mes cours en fonction du nombre d’années que je souhaite. C’est une superbe opportunité pour mener à bien mon projet sportif. En raison du Covid, les cours se sont tenus à distance mais normalement je suis à Paris. Les examens, sous forme d’oraux, sont posés à notre convenance et à celles de nos professeurs. C’est une organisation modulable en fonction de nos impératifs. Une grande liberté pour faire combiner à la fois les études et le sport.
Entrainement physique, entrainement mental…
Les deux sont nécessaires pour le sport de haut niveau. Beaucoup de techniques sont mises en place notamment pour améliorer la performance. Ça marche et ça fonctionne vraiment bien.
Est-ce que le corps n’est pas trop mis à l’épreuve ?
Nous sommes très bien suivis, notamment par le CREPS de Montpellier, ce qui permet de répartir les charges de travail. Une nutritionniste m’accompagne parce que j’ai la particularité d’être un peu trop légère pour le bateau.
La confiance en toi : inné ou acquis ?
J’y travaille. Dans une compétition, ce n’est pas toujours évident. La peur de l’échec peut aussi paralyser toute performance. Tous les sportifs passent forcément par des moments de doute, par exemple après une blessure. L’essentiel est que « la gagne » perdure quoiqu’il en soit.
L’ambition ultime de Margaux Billy c’est quoi ?
C’est les jeux de 2024 et de 2028 ! C’est ce qui me pousse.
Les Jeux Olympiques : Qu’est ce qui se passe dans la tête d’une jeune fille lorsque qu’on les évoque ?
C’est me donner tous les moyens, ne rien lâcher pour vivre ma passion et amener mon sport au sacre ultime. Ça donne le sourire. C’est vraiment chouette. L’adrénaline de la compétition anime tous les sportifs de haut niveau. Cela fait partie « du job ». Les jeux, c’est représenter la France avec toutes les émotions que cela peut renvoyer. Sportivement, c’est une compétition incroyable et fantastique.
Et sur le plan professionnel, comment envisages-tu ton avenir ?
Faire du sport de haut niveau et des études en même temps c’est mettre plus de temps, sans aucun doute, pour construire son avenir professionnel. J’espère passer en master après 2024. J’aimerais faire carrière dans l’environnement de la voile.
A part la voile, quelle est ton autre passion ?
La lecture de bandes dessinées et la vie à tout prix !
Propos recueillis le 26 mai 2021